vendredi 26 octobre 2012

Flâner dans le Paris de Mozziconacci...

Terroir

Oublions les tours modernes du treizième arrondissement et rêvons à loisir au plaisant décor  d'opérette que ses noms de rue nous font imaginer : une fête à la Butte-aux-Cailles, une promenade au Dessous-des-Berges, les moissons au Champ-de-l'Alouette, un duo aux Reculettes et le final au Moulin-des-Près...
Et tous ces lieux-dits, repères simples pour les paysans des environs : Château des Rentiers, Fontaine à Mulard, Maison Blanche, Terres au Curé ! Toponymie de notables et de propriétaires, où sourdait déjà, peut-être, la révolte contre les possédants... Les accommodements de nos mémoires s'en tiennent à l'image naïve d'une campagne idyllique : la pastorale est un bonheur de citadins.
( 365 bonheurs parisiens @Parigramme -Françoise Besse & Jérôme Godeau )


Bois charbons rue Vercingétorix  (1986)

 Bougnat  rue Vercingétorix (1988)

Cordonnerie, rue de la Verrerie 4e (1986)


Le Bouvillon, rue des Grands Degrés 5e (1986)
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Une adresse utile (mais celle-ci est dans le 2e arrondissement)
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Habiter rue des Degrés n'est pas donné à tout le monde !
Non, qu'il s'agisse d'une adresse luxueuse comme l'avenue Foch, 
 ou sévèrement gardée comme l'avenue Frochot.
Simplement, la rue la plus courte de Paris ne peut aligner sur ses 5,75 mètres
aucune porte, aucun numéro. Imposteurs de tout bord, réjouissez-vous !
Vous avez là une belle fausse adresse...(365 bonheurs parisiens)

Marches, Rue Cloche Perce Paris 4e (1985)

Le XIVe arrondissement de mon enfance et de ma jeunesse, notamment celui peint de nombreuses fois par Mozziconacci, était bien réel.
Aujourd'hui vous auriez beaucoup de peine à retrouver au n° 87 de la rue Vercingétorix, ce petit "bougnat"... car la rue est envahie par des buildings, sans cachet,  et le charme est rompu depuis longtemps !
Par contre, si vous vous promenez dans le Marais, vous pourrez retrouver l'ambiance de la rue Cloche-Perce, certes les belles échoppes d'antan auront peut-être disparu mais qui sait ?

rue Cloche-Perce (1985) vue de l'autre côté

La rue est coupée par la rue de Rivoli. Plusieurs significations à ce nom, notamment une cloche bleu de Perse...

mardi 23 octobre 2012

Flâner dans Paris

[...] La flânerie est un art, un luxe, un refuge, un vice, une maladie de la liberté, une recherche de l'absolu, 
la plus forte des faiblesses, la forme la moins antipathique de l'égoïsme. Elle est tout ce qu'on veut sauf une bassesse. Ce qui devient rare, et même inexistant, c'est le flâneur illustre. Flâner, c'est aimer Paris à loisir, sans être vu, comme une maîtresse, selon les paroles, si bien trouvées, de la chanson. C'est se sentir plus vivant que d''habitude dans un endroit de prédilection, ou tout nouveau, et qui transporte, ou qui console. C'est, pour le vrai amateur, rappeler à Paris, non sans quelque vanité secrète, qu'on est son plus vieil ami, son camarade d'enfance [...]
André Beucler, La Flânerie extraits de Paris de mes Amours Abécédaire sentimental de Régine Déforges


Le cerceau rouge [1985]
ou l'heure du goûter, passage rue de Tourtille Paris 20e 

Passage de la Mare, 20e [1985]
Combien de lieux peints par Mozziconacci ont disparus aujourd'hui !


Montmartre, passage du Tertre, dans la rue Norvins.
La cour au fond est maintenant cachée des regards indiscrets !

21, rue des 3 frères Paris 18e (1986)
Une grille ferme le passage aujourd'hui...

mercredi 10 octobre 2012

Vito l'ami de toujours

" Il y a des sortes d'amitiés que l'absence et le temps ne finissent jamais."
Mme de Sévigné

Le déluge, pastel 1985, Vito Tongiani

Depuis de nombreuses années, la gravure n'a jamais quitté les murs de l'atelier ...

C'est au milieu des années 1960 que Vito Tongiani et Ange Mozziconacci se rencontrent pour la première fois, c'est le temps des premiers pas dans la vie artistique, les premières expositions et le début de leur amitié.
Vito occupe un petit atelier de fortune, plus cabane que construction, dans une impasse qui donne sur la rue d'Alésia vers le métro Plaisance. Ange habite la rue voisine, la rue des Suisses.
Une grille ferme le passage, une allée pavée et fleurie bordée de petits ateliers de bric et de broc.
À côté de l'atelier N°4, il y a celui de Monsieur Arrighi, un Corse, qui est ébéniste, un peu plus loin celui du sculpteur  Sergio Storel. En face, il y a celui, beaucoup plus élégant aux vastes verrières du sculpteur Georges de Boulogne.(je crois me rappeler que c'était l'atelier de Giacometti, Diego, Alberto lui habitait rue Hippolyte Maindron jusqu'en 1966 !)

L'été nous nous retrouvions certains soirs, chacun avec sa chaise pour de grandes tablées de copains
Vito préparait les pasta, rue Raymond  Losserand, chez l'Italien on trouvait le parmesan et le vin pour compléter notre festin ! Autour de nous il n'y avait que des petites maisons, l'immeuble le plus haut
était celui où nous habitions un petit studio.
Je vous parle d'un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître...(bon on va en rajouter
25 ans), car tout le quartier a bien changé et depuis belle lurette ! Il ne reste aucune trace de notre passage en ces lieux !

En 1967, quand nous avons pu nous offrir une petite voiture, une Mini, nous sommes descendus sillonner les routes de Provence, et de là nous sommes partis retrouver Vito en Toscane et découvrir Carrare, c'était la première fois que j'allais en Italie et je suis tombée sous le charme pour toujours.

L'année suivante, Vito était chez lui  à Massa, Paris s'était vidé au mois d'août comme toujours, et c'est pendant son absence que des gros engins sont venus et sont passés sur les petites baraques, aucune rémission, le rouleau compresseur a écrasé, démoli, plus rien n'a existé.

Tongiani a quitté la France pendant un temps. Mozziconacci a quitté Plaisance et a pris un atelier,
 au 26 rue des Plantes en 1969.
Lors d'une exposition au Grand Palais, Vito et Ange se retrouvent enfin, un coup de chance au milieu de la foule, comme s'ils s'étaient quittés la veille ils tombent dans les bras de l'un et de l'autre !

C'est un plus tard, que le Toscano habite à la Ruche, ce qui me permet de redécouvrir le lieu où je jouais quand j'étais petite fille ...



Ma femme rêve, marbre statuaire de Carrare 1979/1982

Malgrado tutto il futuro sarà nostro
olio 1975 collezione privata








Vito a quitté la Ruche et est parti vivre au Maroc pendant un temps, puis il est revenu chez lui en Italie.

Indro Montabelli Milano

 Italy Tuscany, Lucca
Piazza Cittadela
Giacommo Puccini (1994)


Monument to Indro Montabelli
Milano Italy
Sculptor Vito Tongiani 2005

... sans oublier les sculptures en bronze  des Mousquetaires à Roland Garros (1989/1994)
et en collaboration avec Martial Raysse le crocodile en bronze et la fontaine en marbre, à Nîmes (1986/1987)

Des décennies sont passées, les deux hommes se sont perdus de vue, chacun poursuivant sa vie professionnelle, ici ou ailleurs ! L'amitié dans la peinture n'existe pas vraiment, mais celle-ci malgré le temps
est aussi vivante qu'au temps de leur jeunesse. Quand j'ai commencé ce blog, Ange m'a demandé de parler de Vito. En recherchant ses oeuvres, je suis tombée sur un petit film. Le lendemain j'ai téléphoné, tous les souvenirs sont revenus, nous nous parlions comme si nous nous étions quittés la veille ! 

Si vous voulez connaître l'artiste, ce petit film documentaire qui vient d'être projeté dans une salle de Pantin,
Lo Toscano

une photo sortie du passé
Vito et Ange (1966)
Malgré le poêle qui occupe le centre de l'atelier, Vito a froid l'hiver,
sur ses vêtements, il endosse sa robe de chambre, la grosse écharpe rouge
et le bonnet jusqu'aux oreilles !
Ange est bien sapé, il va bosser pour payer le loyer en tant que retoucheur chromiste,
Vito sculpte des angelots et des fleurs pour les pierres tombales !!!
C'est ça la vie de bohème !

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" Si le monde est grand, l'amitié est immense."
Marc Lévy, toutes ces choses qu'on ne s'est pas dites,2008




jeudi 4 octobre 2012

La City of London

George & Vulture, Pub 1870, Pitfield Str. Hoxton
Olde Pickwickian Hostelrie Est 1600
mentionné de nombreuses fois dans "The Pickwick Papers"
de Charles Dickens
Ye Olde Cheshire Cheese 145 Fleet Str.
un des plus vieux pubs de la City
Les journalistes du Daily Telegraph ou du Daily Express ont 
succédé à Samuel Johnson et Charles Dickens,
en leur temps familiers de cette antique taverne...

Cette boutique proche du Ye Olde Cheshire Cheese
n'existe plus...

Pour les pélérins d'un autre âge à Rotherhite est à la fois ancien et chargé d'histoire. C'est depuis les marches près de The Shipper, comme on l'appelait en 1620, que le Mayflower a mis les voiles pour l'Amérique.
En effet, c'est de cet ancien petit port que le Mayflower partit en 1620. Il avait à son bord les 102 premiers colons anglais, dont 41 puritains, qui fondèrent Plymouth en Nouvelle-Angleterre.


Bank Benjamine Disraeli

Eglise St Bartholomew à la façade Tudor, West Smithfield, City of London, une des plus anciennes de Londres. Elle a été fondée en 1123 en tant que Prieuré des Augustins.

Grays Inn Square and Archway

Pump Court Temple 
Temple est le quartier de la justice
Entre études d'avocats ou d'avoués, cours de justice et facultés de droit,
ce quartier est un lieu propice à la balade...

City Police

Frederick's place 

Dr Samuel Johnson

mardi 2 octobre 2012

La City, autour des Law Courts, les pubs...

Londres 1984/85

The Charity School  S.M.Rotherhite Watch House 


Pink House Smithfield

Les Inns of Court, les écoles de droit et cabinets d'hommes de loi



The Olde Mitre situé dans Ely Cour
Mozziconacci appelait cette toile : la descente aux enfers
sa petite touche "fun" le bus !


La première boutique ouverte par Thomas Twinings en 1706 sur le Strand 


Une série de vingt deux toiles pour ce Londres assez particulier, une visite guidée dans la City, les pubs ou autres lieux fréquentés par les journalistes, avocats, de Samuel Johnson à Charles Dickens...
C'est à la demande d'un amateur de ses toiles de Venise que Mozziconacci s'est retrouvé dans les hauts lieux de la presse et le quartier des perruques.
Petite anecdote, chaque matin il partait à la découverte d'un petit coin, son chauffeur l'attendait, il se faisait rappeler à l'ordre dès qu'il quittait les wards ! Un petit interlude à l'heure des repas où il retrouvait son curateur et son amateur-collectionneur, avant de passer la porte du Wig & Pen, le chauffeur lui refilait une cravate pour changer son image de reporter bourlingueur en gentleman so british !!!