jeudi 27 septembre 2012

Du Bleu toujours....

Au Nègre Joyeux, place de la Contrescarpe (1987)

 La Mère Catherine, Place du Tertre (1984)

Au Bibloquet Paris 1991

 Chez Julie, Square G.Baty (14e)

Libre Soir, 112 rue du Château 14e (1988)

la maison du gardien, passage St Paul (4e) 1984

 passage des Soupirs Paris (1984)
À la recherche du temps perdu

les murs peints du plateau Beaubourg (2000)

Le bleu est souvent présent dans les toiles de Mozziconacci, par touches légères dans ses ciels, une devanture d'une boutique sur une place, une porte dans une vieille cour, une fenêtre entrouverte ou close, un mur peint moderne laissant apparaître par magie la façade ancienne et les toits de Paris...

lundi 24 septembre 2012

Le temps suspend son vol ... en bleu

Quelques portes parisiennes, ouvertes ou fermées, Mozziconacci nous entraîne dans le Paris d'hier et nous raconte des histoires en bleu....

Le jeu de quilles, rue Jacob Paris VIe

les portes cochères s'ouvrent et laissent voir leurs cours...

... d'autres restent fermées, mais la vie est là, il suffit de les pousser...

3 rue de l'Abbé Carton Paris XIVe

Le courrier, rue Levert dans le 20e

Ailleurs, porte corse ? porte toscane ? porte vénitienne ? 
comme il vous plaira....

La chambre de l'étudiant

Le lampadaire

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Le jeu de quilles participa à de nombreux salons et notamment à une belle exposition à Bruxelles,
à la Galerie Présences, avenue Louise, en 1984, " le portraitiste de Paris ".

Voici la présentation de l'évènement :

Il est né en Corse et se prénomme Ange. Il aime, d'un amour angélique, Venise et Paris, deux villes féminines
aux sortilèges inépuisables, dont il laisse à d'autres la gloire de chanter les fastes et la majesté. Vous ne trouverez dans son oeuvre ni la Place Saint Marc, ni celle de la Concorde, mais un coin de jardin, un square exquis, une fenêtre entrouverte, un petit bistrot à l'angle de deux rues, le Ponte del  Diavolo ou la Place de Furstenberg.
Peindre une femme en robe d'apparat c'est presque lui faire injure : comme s'il fallait le luxe de la robe et la richesse des bijoux pour faire passer la banalités des traits ou la stupidité du caractère. Mais la peindre en jeans, en vêtements négligé d'intérieur ou de nuit, c'est révéler sa séduction  sans apprêts, celle que découvre, avec l'attention aiguë de son coeur et de ses yeux, le vrai amoureux.
Mozziconacci est cet amoureux. Fuyant les beaux quartiers aux façades orgueilleuses, il se coule dans l'ombre des ruelles, se glisse comme un chat dans les impasses, choisit son poste de guet et attend que la lumière, son alliée et souvent sa complice, transfigure l'humble réalité pour la parer de poésie.
Son pinceau précis s'attarde sur une fenêtre, sur une porte, sur les degrés d'un escalier. Et lorsque le décor est planté et qu'un certain Josué moderne a immobilisé, pour lui tout seul, l'errance du soleil, alors commence l'attente. L'attente de quoi ? Mais du rêve, tout simplement. Et c'est une attente qui, on ne sait pourquoi, évoque l'éternité.
Si on ne se lasse jamais d'un tableau de Mozziconacci, c'est que l'aventure attendue, toujours reportée, ne s'y produit jamais. Le sablier s'écoule, silencieux ; et, lorsqu'il est vide, une invisible main le retourne, et l'attente se renouvelle. Un pan de ciel bleu s'attarde sur les toits, un feuillage s'enlace au fer forgé d'un balcon.
Le temps suspend son vol. C'est la minute de grâce où tout peut arriver et que remplit l'inexprimable.

Philippe Cruysmans
critique d'art
R.F.L. Le Figaro

mardi 18 septembre 2012

Au 39 .... de la rue Raymond Losserand

" Mais Paris, à cause de sa beauté accidentelle, à cause d'un enchevêtrement d'immeubles et de masures, offre un véritable grenier d'enfance aux découvertes."
Jean Cocteau



Une exposition, un tableau ....une petite histoire :
Les Peintres Témoins de leur Temps
Musée du Luxembourg - 19 rue de Vaugirard - Paris VIe
4 Octobre - 2 novembre 1980 : La Maison 

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" ... toute maison bien ordonnée est l'image de l'âme du maître." 
Jean-Jacques Rousseau

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   L'exposition " Les Peintres Témoins de leur Temps " célébrait cette année-là son trentième anniversaire. 
Autrefois, elle se déroulait au Musée d'Art Moderne de la Ville de Paris. Puis pour la deuxième fois,           ce fut le Musée du Luxembourg qui l'accueillit.
   Les objectifs, les mots d'ordre, les raisons d'être n'avaient jamais changé. Depuis le début, il fallait traduire sous une forme plastique un moment de la vie quotidienne présente et retenir, pour une durée illimitée, sur la toile ou dans la pierre ou le bronze, un instant fugitif et déjà disparu.
    En bref, ces artistes témoins d'hier et d'aujourd'hui, avaient tenu et tenaient à laisser le souvenir d'hommes, de choses et d'évènements qu'ils avaient vus et ressentis.
   Cela supposait, évidemment, que ces artistes pratiquent une peinture et une sculpture qu'il est convenu d'appeler, sans que l'épithète donne entièrement satisfaction à personne, " figuratives "....
... Disons que c'était une forme d'art qui avait l'ambition d'être, selon la personnalité de chacun, une sorte de miroir des évènements de tous les instants qui constituent notre vie...
   Chaque année un thème était proposé aux artistes. Par exemple  en 1951 : le travail, en 1955 le bonheur,en 1960 la jeunesse, etc... en 1974 : la rue, en 1980 : la maison, en 1981 les quatre saisons....
 
Inutile d'ajouter que les places étaient convoitées et que ceux qui avaient la chance d'y participer depuis de nombreuses années ne les libéraient pas comme cela aux premiers venus !
Difficile l'entrée, difficile les thèmes imposés annuellement  qui étaient souvent des pièges !

Mozziconacci s'était présenté plusieurs fois (la rue, la vie paysanne) avant d'être accepté pour la première fois en 1980.
Je garde un souvenir mitigé de cette exposition où il fut superbement placé à côté du peintre Verlinde dont les oeuvres m'impressionnaient et où je pouvais rester de longs moments en contemplation.
La gentillesse du peintre Carzou, lui aussi Académicien, qui se fit photographier devant le tableau de Mozziconacci, il faut dire qu'ils se connaissaient un peu, car leurs ateliers réciproques se trouvaient au
26 rue des Plantes. Puis les autres, si peu sympathiques qui le regardaient de travers comme si il leur avait volé cet emplacement si cher à leurs yeux !
Les jardins du Luxembourg étaient si beaux et le musée si agréable, ce fut une très belle exposition, des soirées dédicaces étaient organisées parfois,  pour que le public puisse approcher les artistes et passer un petit moment avec eux...

À l'époque le comité directeur était constitué par des personnalités importantes telles que
M.Marcel Achard, M.Maurice Garçon, M. Jean Giono, M. René Huyghe, M. Maurice Rheims, tous de l'Académie Française, et le Président était M. André Flament.
 




Des peintres témoins de leur temps

L'Oeil - n° 522 - Décembre 2000 - Janvier 2001
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« Nous croyons et répétons sans lassitude, que l’art n’est vraiment grand que lorsqu’il est universel et s’adresse à tous les hommes et qu’il est accessible à tous et non à quelques initiés ou qui se croient tels », disait Isis Kischka à propos du salon « Les peintres témoins de leur temps » dont il fut l’initiateur en 1951. Chaque année, des peintres d’horizons différents se pliaient à l’exigence d’un sujet imposé en rapport avec l’homme et son environnement quotidien. Braque, Picasso, Matisse, Rouault, Van Dongen, Dufy ou Foujita travaillent, le temps d’un salon, sur des thèmes aussi différents que le dimanche, le bonheur, le sport ou la chanson. Tous ces thèmes, sensés réconcilier l’art et son public, obligent les artistes à se rendre sur le terrain. Pour le premier salon sur le thème du travail, Isis Kischka entraîne Léger, Chagall, Gromaire et d’autres dans des visites d’usines ou de chantiers. C’est dans l’émulsion de cette aventure artistique que nous plonge Jean-Pierre Osenat le 21 janvier avec la dispersion à Fontainebleau des archives de ce salon. Esquisses, dessins, aquarelles et autographes, en tout plus de 500 documents, témoignent de l’enthousiasme et de la grande créativité de cette aventure qui dura jusqu’en 1982.

Pérennès Ségolène

mardi 11 septembre 2012

Paris la Nuit : dans l'attente de son retour....

 Ce tableau porte ce titre :
dans l'attente de son retour...




Mais toutes ces toiles pourraient porter ce même titre, du moment qu'une lueur nous attire le regard,
la vie est là derrière des volets, derrière les rideaux, dans un petit bistrot, une histoire commence....

jeudi 6 septembre 2012

Venise des années 80

Jardin sur rio S.Lorenzo

Ponte del Forner  vers Calle del Tiozzi

Porte rouge sur rio Zen S.Caterina

Fenêtre et dallage sur rio Zen S'Caterina

Calle del Squero Rio terà Barbra Frutariol

Porte verte rio de la Pietà  *

Fenêtre à la grille rio San Severo

Grille sur rio S.Caterina Zen

vue depuis Fondamenta Zen S.Caterina

Porte et fenêtre près du ponte Storto **
Fondamenta de la Fenice

Ponte et rio di Ca'Widman

ponte S.Maria Mater Domini

Ange campo S.Maria Formosa, Nov.1980

Toutes les photos des tableaux sont de Michel Leclerc, Paris 

J'ai porté les noms des lieux.
Malgré l'interprétation du peintre, on les reconnait parfaitement .
La plupart d'entre eux sont bien marqués par le temps qui passe...
Je me suis aperçue en me plongeant dans les archives, qu'une porte avait été nommée à la place
d'une autre, sur l'une des toiles, un petit privilège que j'ai acquis maintenant que je connais bien tous ces endroits et où mes pas m'entraînent bien souvent.
Ainsi, la porte verte * était située initialement (j'ai corrigé la légende) à la place de la porte turquoise **.

Lorsque Mozziconacci termina cette série Venise, en  juillet 1981, et en attendant  le vernissage de son exposition programmée en fin d'année, il se remit aussitôt sur les sujets parisiens : places, rues, quais ....

De temps en temps, il s'accordait une petite évasion picturale vers Venise, mais les années qui suivirent,
furent essentiellement  axées sur des toiles de Paris.

C'est grâce  aux briques roses de Venise, que la série "City of London" verra le jour en 1984 ....mais avec des briques brunes !


dimanche 2 septembre 2012

Venise des années 80




L'affiche  et l'invitation 


quelques toiles exposées 







Toutes les photos des tableaux sont de Michel Leclerc Paris






 Les portraits de Ange Mozziconacci  dans son atelier 
de la rue Antoine Chantin  (XIVe) sont de Dominique Delbert, Paris 




quelques projets au crayon ....

Le 14 novembre 1980, en début d'après-midi, nous arrivons pour la première fois à Venise...
C'est le choc, nous en tombons profondément amoureux. 

Mozziconacci va peindre pendant huit mois environ une trentaine de toiles de différents formats.
Le jardin sur le rio San Lorenzo que je vous présenterai dans un autre billet fut le plus grand (130 x 97cm), mais il y aura aussi de très petits tableaux ne faisant  que 14 cm x 14 cm.
Vous pouvez apercevoir une de ces petites toiles, sur un chevalet  de poche, devant le peintre  en train de dessiner sur la dernière photo. 

Cette même année il descendra chez son lithographe, ici à l'Isle sur la Sorgue, dans le Vaucluse, où il avait  l'habitude de travailler, pour faire une série de lithographies. Le lithographe a quitté la région depuis belle lurette et les lithographies sont passées de mode.
La publication d'un petit livre (rouge Venise) où figurent une vingtaine de reproductions des toiles, ainsi qu'un coffret comprenant le livre et deux lithos furent édités pour le vernissage.

N'étant pas encore la passionnée que je suis devenue depuis, je n'avais dans ma bibliothèque qu'un livre ou deux, dont le Venise que j'aime ... Les mots de Michel  Déon  me facinaient.
Ne sachant pas trop si j'avais le droit de les utiliser, j'ai donc écrit à l'Académicien via son éditeur... et voici la réponse que je reçus de lui ...


Sur les premières pages du livre en plusieurs langues figurent donc ces lignes ...

Les façades s'effritent, mais dans le plus humble rio se glisse, à une certaine heure qu'il faut surprendre, un soleil qui biaise heureusement avec la misère. Et la misère dorée, ce n'est déjà plus la vraie misère. Les odeurs tristes d'une eau glauque invitent à des fêtes mélancoliques, à des retours au passé glorieux. C'est Venise la secrète, la pouilleuse, toute proche d'une autre où  la vie a gardé ses droits, des fleurs aux balcons, des ponts aériens, des flaques de lumière. De grands pans de ciel se reflètent dans l'eau...

Michel Déon de l'Académie Française

(plus tard d'autres lettres sont arrivées d'Irlande, des bristols de l'Académie, l'Académicien a toujours écrit à la plume...)

L'exposition fut programmée presque un an après notre voyage, une belle exposition, de belles rencontres...
(à suivre)