mardi 18 septembre 2012

Au 39 .... de la rue Raymond Losserand

" Mais Paris, à cause de sa beauté accidentelle, à cause d'un enchevêtrement d'immeubles et de masures, offre un véritable grenier d'enfance aux découvertes."
Jean Cocteau



Une exposition, un tableau ....une petite histoire :
Les Peintres Témoins de leur Temps
Musée du Luxembourg - 19 rue de Vaugirard - Paris VIe
4 Octobre - 2 novembre 1980 : La Maison 

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" ... toute maison bien ordonnée est l'image de l'âme du maître." 
Jean-Jacques Rousseau

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   L'exposition " Les Peintres Témoins de leur Temps " célébrait cette année-là son trentième anniversaire. 
Autrefois, elle se déroulait au Musée d'Art Moderne de la Ville de Paris. Puis pour la deuxième fois,           ce fut le Musée du Luxembourg qui l'accueillit.
   Les objectifs, les mots d'ordre, les raisons d'être n'avaient jamais changé. Depuis le début, il fallait traduire sous une forme plastique un moment de la vie quotidienne présente et retenir, pour une durée illimitée, sur la toile ou dans la pierre ou le bronze, un instant fugitif et déjà disparu.
    En bref, ces artistes témoins d'hier et d'aujourd'hui, avaient tenu et tenaient à laisser le souvenir d'hommes, de choses et d'évènements qu'ils avaient vus et ressentis.
   Cela supposait, évidemment, que ces artistes pratiquent une peinture et une sculpture qu'il est convenu d'appeler, sans que l'épithète donne entièrement satisfaction à personne, " figuratives "....
... Disons que c'était une forme d'art qui avait l'ambition d'être, selon la personnalité de chacun, une sorte de miroir des évènements de tous les instants qui constituent notre vie...
   Chaque année un thème était proposé aux artistes. Par exemple  en 1951 : le travail, en 1955 le bonheur,en 1960 la jeunesse, etc... en 1974 : la rue, en 1980 : la maison, en 1981 les quatre saisons....
 
Inutile d'ajouter que les places étaient convoitées et que ceux qui avaient la chance d'y participer depuis de nombreuses années ne les libéraient pas comme cela aux premiers venus !
Difficile l'entrée, difficile les thèmes imposés annuellement  qui étaient souvent des pièges !

Mozziconacci s'était présenté plusieurs fois (la rue, la vie paysanne) avant d'être accepté pour la première fois en 1980.
Je garde un souvenir mitigé de cette exposition où il fut superbement placé à côté du peintre Verlinde dont les oeuvres m'impressionnaient et où je pouvais rester de longs moments en contemplation.
La gentillesse du peintre Carzou, lui aussi Académicien, qui se fit photographier devant le tableau de Mozziconacci, il faut dire qu'ils se connaissaient un peu, car leurs ateliers réciproques se trouvaient au
26 rue des Plantes. Puis les autres, si peu sympathiques qui le regardaient de travers comme si il leur avait volé cet emplacement si cher à leurs yeux !
Les jardins du Luxembourg étaient si beaux et le musée si agréable, ce fut une très belle exposition, des soirées dédicaces étaient organisées parfois,  pour que le public puisse approcher les artistes et passer un petit moment avec eux...

À l'époque le comité directeur était constitué par des personnalités importantes telles que
M.Marcel Achard, M.Maurice Garçon, M. Jean Giono, M. René Huyghe, M. Maurice Rheims, tous de l'Académie Française, et le Président était M. André Flament.
 




Des peintres témoins de leur temps

L'Oeil - n° 522 - Décembre 2000 - Janvier 2001
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« Nous croyons et répétons sans lassitude, que l’art n’est vraiment grand que lorsqu’il est universel et s’adresse à tous les hommes et qu’il est accessible à tous et non à quelques initiés ou qui se croient tels », disait Isis Kischka à propos du salon « Les peintres témoins de leur temps » dont il fut l’initiateur en 1951. Chaque année, des peintres d’horizons différents se pliaient à l’exigence d’un sujet imposé en rapport avec l’homme et son environnement quotidien. Braque, Picasso, Matisse, Rouault, Van Dongen, Dufy ou Foujita travaillent, le temps d’un salon, sur des thèmes aussi différents que le dimanche, le bonheur, le sport ou la chanson. Tous ces thèmes, sensés réconcilier l’art et son public, obligent les artistes à se rendre sur le terrain. Pour le premier salon sur le thème du travail, Isis Kischka entraîne Léger, Chagall, Gromaire et d’autres dans des visites d’usines ou de chantiers. C’est dans l’émulsion de cette aventure artistique que nous plonge Jean-Pierre Osenat le 21 janvier avec la dispersion à Fontainebleau des archives de ce salon. Esquisses, dessins, aquarelles et autographes, en tout plus de 500 documents, témoignent de l’enthousiasme et de la grande créativité de cette aventure qui dura jusqu’en 1982.

Pérennès Ségolène

13 commentaires:

  1. Et ce bleu magique qu'Ange sait si bien saisir...
    Bisous.

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    1. Comme je vois toujours "fan" du bleu ! Tu vas en voir par la suite, car il y a eu une grande période bleue !!!
      Bisous
      Dany

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  2. C'est tellement réaliste et si en plus tu cites Cocteau, tu m'enchantes.
    Cette phrase semble avoir était écrite pour ce tableau, avec des années d'avance.
    Je vous embrasse. Mimi

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    1. Mimi, en fait les mots figuraient, avec le tableau, lors de l'exposition, en légende sur le catalogue. Ange est grand amateur de Cocteau, de Proust, de Modiano et de bien d'autres... Dès que je peux je travaille sur son profil afin qu'il n'y ait plus le mien !!!
      Je t'embrasse
      Dany

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    2. Dany je suis heureuse de savoir qu' Ange est un grand amateur de Cocteau, personnellement j'en suis une inconditionnelle et ce à tel point que je ne souffre presque pas de critiques à son égard. Maman a bercé mon enfance et ma jeunesse avec l'immense Jean. Et d'ailleurs la seule phrase qui apparait sur mon blog est une des siennes. Forcement j'en mettrais d'autres lorsque mes sujets mériteront une de ses citations. J'aime aussi beaucoup Proust et Modiano, mais si je devais emporter un livre ou une œuvre sur une île déserte se serait de Jean. Je me retrouve bien dans sa folie et son imaginaire et pourrais en parler des heures.
      Je vous embrasse très fort et belle journée. Mimi

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    3. Mimi, pour t'en dire plus : Ange aime Cocteau écrivain, Cocteau peintre,les films, les dessins, les idées, tout !!!
      Est-ce que tu savais que l'anneau Trinity de Cartier était une idée de Jean Cocteau en mémoire à Radiguet qu'il avait eu en 1924 ?
      L'or gris pour l'amitié, l'or rose pour l'amour et l'or jaune pour la fidélité !
      Je t'embrasse
      Dany

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    4. Mais moi aussi j'aime tout de Cocteau. J'ai été élevé par maman dans cette ambiance Jeannot. Maman parisienne faisait parie d'une bande de Janson de Sailly ( transformé en mixte sous l'occupation) et son meilleur camarade était le cousin germain de Jean Marais. Elle parlait de cette époque des étoiles dans les yeux. J'ai appris à lire avant d'aller à l'école et à l'age où tu me vois sur la photo je connaissais déjà "Les parents terribles". Tu vois un peu le personnage qu'était ma mére.
      Je savais pour Trinity, lui il l'a portait à l'auriculaire avec une grosse chevalière dessous.
      Je te laisse car je te sais très occupée et, que je pourrai en parler des heures.
      Je vous embrasse. Mimi

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  3. Tu nous évoques fort bien cette période et le charme de cette exposition ainsi que le plaisir qu'elle vous a procuré. Le tableau est comme souvent chez Ange fort énigmatique, tout semble montré tant la précision des détails est réaliste mais une tension réelle émane de cette porte ouverte sur l'inconnu et du cadrage serré qui nous y plonge directement.
    Bisous à tous les deux.

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    1. Marisol toujours des mots justes pour parler de son univers où tout est suggéré et suscite la pensée, évoque une idée et où l'on a envie de le
      suivre...
      bisous

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  4. Une très beau site sur les tableaux d'Ange où je m'aperçois du travail considérable qu'il a réalisé. Je me demandais si certains de ces tableaux n'avaient pas servi pour des cartes postales ? J'adore ceux de Paris qui me rappellent des souvenirs. Et la photo de l'entête me fait penser à l'univers de Simenon. Ce site est vraiment formidable et très bien réalisé.
    Amitiés de Fine.

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    1. Merci Fine, oui effectivement j'ai voulu entreprendre ce blog car il y a beaucoup à montrer, d'ailleurs je n'ai toujours pas décidé l'ordre des choses, je fais les billets spontanément, selon mon humeur.
      Des cartes postales, il y en a eu, des posters, des affiches, des invitations, des lithographies en série limitée, un livre, des pages dans des revues, des reportages...
      La photo qui ouvre le blog date de 1957, lorsqu'il a eu son premier appareil photo, c'est lui qui l'a développée....
      Amitiés de nous deux
      Je t'embrasse

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  5. Quand j'ai vu la porte entrouverte, j'ai pensé "ce site va me plaire"
    J'adore les maisons!
    Une bien belle page !
    A bientôt

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    1. Coucou Martine, merci d'être passée, surtout que là, la porte était largement ouverte et la petite cour s'offrait à toi !
      D'ailleurs en ce temps là tu aurais pu descendre du bus qui s'arrêtait juste à côté, c'était la rue où habitait ma grand mère, très vivante et
      commerçante ! Puis un jour tout fut effacé, la charmante cour et la maison disparurent et à la place de grands buildings les remplacèrent, nous sommes tout près de Montparnasse....
      à bientôt

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